En direct d’un nichoir à effraie des clochers 🎥🦉

Je pense que nous avons ici un mâle ♂, qu’en dites vous ?

Le réveil des effraies

La saison haute commence pour les effraies des clochers. En janvier, c’est l’heure des visites ! Les mâles, puis les femelles se mettent à la recherche de sites pour acceuillir leur éventuelle future famille. Qu’est-ce que cherchent les chouettes ? Un endroit calme, à l’abri des intempéries, proche de sources de nourritures. Le site de rêve ? Une cavité ! L’oiseau est à l’origine rupestre, il profitait des trous dans les falaises, mais aussi des cavités offertes par les vieux arbres. Notamment dans les vieux châtaigniers. Elle s’est rapprochée de l’homme… Avec l’accaprement de l’espace par les humains. Elle est aujourd’hui une voisine commune et assez opportuniste. Elle apprécie les granges, les clochers laissés ouverts ou encore les demeures abandonnées.

Les mâles se mettent à la recherche du gîte parfait, et une fois trouvé ils le défendent ! Ils se mettent aussi à appeler les femelles de leur chant si singulier. Un chant qui leur vaut leur nom… Les femelles visitent plusieurs partenaires, plusieurs logis, avant de ce décider. Si les mâles peuvent exceptionnellement s’occuper de plusieurs sites et foyers, les effraies sont le plus souvent monogames. Le mâle pour séduire la femelle va lui offrir de la nature, et si la femmelle accepte, la saison des amours est bein engagée ! Nous avons enregistré des images de ce début de saison de reproduction et 📽️ j’en ai parlé en vidéo sur instagram ici.

Pourquoi installer des nichoirs - Atena78

Notre territoire, entre une urbanisation assez forte - proximité de Paris, et un système agricole spécialisé dans les grandes cultures, n’est pas le plus facile à vivre pour les oiseaux. Ce sont des animaux très sensibles à la disparition - fragmentation de leur habitat, et aux empoisonnements dûs aux pesticides. D’autre part, les sites de nidification historiques des chouettes disparaissent. Les falaises sont exploitées en carrières, les arbres creux solitaires ou des haies sont rasés au pour agrandir les champs et garantir l’exploitation des terres en cultures céréalières. Les collisions avec les voitures terminent de rendre la vie infernale aux rapaces nocturnes. Notons que nos engins à pétrole tuent tous les autres vivants : mammifères, amphibiens, reptiles, insectes et humains, pas seulement les chouettes. Quelques âmes s’organisent en associations pour soutenir leurs voisins à plume, chez moi, nous avons l’association ATENA78.

Le collectif essaie d’aider les populations de différentes espèces d’oiseaux à se maintenir dans le département. Des groupes d’étude suivent l’évolution de certains végétaux, ou d’autres taxons animaux. J’appartiens de mon côté au Groupe Effraie. Nous essayons d’aider Tyto alba en installant des nichoirs. Tout d’abord, pour offrir des sites de nidification aux oiseaux. Le nichoir on doit le constuire, et le poser, et ainsi entrer en contact avec les mairies, les habitants, parfois les écoles… Il devient donc un objet social. Il nous permet de parler des oiseaux, et de la situation du monde vivant en général au grand public. D’une pierre deux coups !

Cet hiver, avec l’association, nous avons tenté d’installer des caméras à détection de mouvement de différents types dans un nichoir, et voici ci dessous quelques premières images… N’hésitez pas à adhérer pour faire de sorties nature si vous habitez les Yvelines.

Des caméras pour les nichoirs

Vidéaste nature, pouvoir observer la vie intime d’une nichée, utiliser ces images pour raconter la vie des oiseaux, m’intéressait énormément. Convaincre les membres de l’association n’a pas été difficile : l’intérêt pédagodique de ce genre d’image n’est pas à démontrer. Ces images nous permettent également de valoriser les autorisations et actions des mairies et des particuliers qui accueillent nos démarches de protection de la faune.

D’abord nous avons essayé d’installer des pièges photographiques classiques, avec connexion 4g et envoi de donnée sur application smartphone. Problème : la distance de mise au point est trop grande, les oiseaux sont flous !

Voici un enregistrement d’une super image d’offrande, avec caméra classique :

Nous nous sommes ensuite dirigés vers un autre outil : les caméras spécialisées pour nichoirs de Greenbackyard. La distance de mise au point minimale de ces caméra est d’une quizaine de centimètres, parfait pour notre nichoir !

L’installation est assez simple : une caméra avec un émetteur. Un récepteur à brancher sur une borne WI-FI et le tour est joué ! Le nichoir étant à grande distance de toute habitation, nous devons alimenter la caméra sur une batterie propre. Tirer une prise était impossible. GreenBackyard propose une multitude de caméras, nichoirs avec caméras préinstallées pour différents oiseaux, et des cas d’installation différents également. C’était une super découverte.

J’ai d’ailleurs réussi à négocier avec eux une petite réduction si jamais vous vous équipez, code : NICOLAS5, voici leur boutique : https://green-backyard.com/?ref=NicoDubois vous me direz si ça marche. Ils vendent même des abris déjà équipés pour d’autres familles animales (chiroptères).

Voici une image EXCLUSIVE - si si !

Une lecture pour les amoureux de dames blanches

Tout ce que j’apprends sur les effraies vient de cette bible : l’Effraie des clochers.

Cette excellente monographie d’Alexandre Roulin prouve que l’on peut faire des superbes travaux qui soient à la fois scientifiques et artistiques. Evolution, niche écologique, alimentation, reproduction, relation humains - oiseaux, ce livre vous en apprendra beaucoup sur la chouette blanche. Des aquarelles ponctuent et aèrent le texte naturaliste et le rendent adapté à tout public selon moi. Pourquoi pas même le lire en famille ?

L’Effraie des clochers de Alexandre Roulin, mise en image par Laurent Willenegge.

Merci à toutes et tous pour la lecture de cet article, donnez-m’en des nouvelles !

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